L’annonce d’un plan social est toujours en soi traumatisante pour les salariés qui perdent leur emploi comme pour ceux qui restent dans l’entreprise après la restructuration. Pour ces derniers, les termes utilisés pour les désigner sont d’ailleurs sans équivoque : on parle de « syndrome du survivant ». Après le choc initial, apparaissent à divers degrés, des problèmes physiques et psychologiques et une modification de l’attitude personnelle touchant la satisfaction au travail, l’identification à l’entreprise et la confiance dans le management. Enfin, souvent ignorés des restructurations, les cadres, pris en « sandwich » entre leurs propres valeurs et la conduite de la restructuration, subissent également une très forte charge émotionnelle et peuvent être affectés lourdement.

En matière de santé, obligation de résultat ! 

Depuis 2010, les « DIRECCTE » prennent en compte désormais systématiquement la prévention des risques psychosociaux dans tous les processus de restructuration. Les entreprises sont, en effet, responsables de « l’état » dans lequel elles remettent leurs salariés sur le marché du travail. Elles sont soumises en matière de santé à une obligation de résultat sous peine de voir le projet de réorganisation annulé totalement ou partiellement par décision de justice.

Ne pas subir la crise psychologique et prévenir

La ligne managériale se trouve souvent désemparée. La mise en place d’actions préparatoires sur les postures managériales sont bien souvent nécessaires. Le déploiement  d’un dispositif de permanences psychologiques et/ou d’une antenne d’écoute permet, en outre, d’accompagner les collaborateurs à chaque étape du plan social. Préparer à l’annonce des mauvaises nouvelles, soutenir les encadrants dans un contexte de tension relationnelle, d’agressivité et de débordement émotionnel, prendre en charge les personnes les plus fragilisées avant, pendant et après la période de négociation jusqu’au reclassement ou au licenciement permet de ne pas subir et d’ aider les salariés à se projeter vers l’avenir. L’enjeu est aussi de protéger les intérêts de l’entreprise dans un contexte d’insécurité juridique croissante.