Le harcèlement au travail est un phénomène aussi bien fâcheux que très répandu. C’est bien connu, il existe deux types de harcèlement : le harcèlement moral et le harcèlement sexuel. Le harcèlement moral est caractérisé par une attitude malveillante répétée d’un salarié envers un autre, ayant pour but et/ou conséquence de détériorer sa santé mentale ou physique.
On pense souvent le harcèlement moral en tant que phénomène exclusivement psychologique, mais il peut également avoir des conséquences physiques : une dépression peut se traduire par une apathie qui vous empêchera physiquement de continuer correctement votre travail. Le harcèlement moral est un fléau absolu pour ce qui concerne la qualité de vie au travail (QVT), et peut avoir pour conséquence des risques psychosociaux (RPS). Légalement, l’article L1152-1 du Code du Travail prohibe formellement tout cas de harcèlement moral en entreprise. Mais alors, comment faire pour aider les salariés dans ces situations ?
La victime a besoin de bienveillance au sein de sa hiérarchie
Ce que le salarié en difficulté doit attendre de sa hiérarchie, dans cette situation de crise, c’est une attitude d’écoute bienveillante et, surtout, de l’aide. Le meilleur point de départ pour établir un cas de harcèlement, c’est la constitution d’un dossier de preuves. Ces preuves peuvent être matérielles : photos, emails, sms, enregistrements… Mais elles peuvent également se faire sous la forme de témoignages, de collègues par exemple. Un certificat médical attestant les troubles est également indispensable. En cas de procédure judiciaire, la preuve du harcèlement sera ainsi matériellement établie, et donc valide. Le salarié en difficulté doit également pouvoir s’adresser aux bons interlocuteurs. Il existe des éléments internes et externes à l’entreprise.
Les éléments d’aide internes à l’entreprise
Pour les éléments internes, la victime doit aller voir, en priorité, le DRH. Mais celui-ci peut hésiter à intervenir, alors soyez vigilants aux tensions possibles. Les collègues peuvent constituer une écoute et une aide précieuse, car leur témoignage est indispensable à la constitution d’un dossier convaincant. Attention cependant : le harceleur aura tendance à couper sa victime de tout soutien affectif potentiel.
Encore une fois : soyez vigilants !
Les délégués du personnel (DP) constituent également une aide précieuse : en cas de harcèlement, la victime doit normalement s’adresser à eux afin qu’ils remplissent une signalisation du harcèlement, laquelle ils devront ensuite transmettre à la hiérarchie. Le chef d’entreprise se doit alors légalement de prendre des mesures d’action contre le coupable. Le médecin du travail est aussi un atout essentiel : il peut non seulement diagnostiquer le cas de harcèlement, mais également le transmettre à la hiérarchie. Il peut, enfin, déclarer la victime inapte, ou simplement déclarer un arrêt maladie. Son objectif et d’aider la victime à verbaliser ses soucis.
Les éléments d’aide externes à l’entreprise
Il existe également des solutions externes à l’entreprise. La victime peut aller voir un psychiatre ou psychothérapeute : c’est le cas pour 52 % d’entres elles. Comme le médecin du travail, le psychiatre peut rédiger un certificat attestant de l’état préoccupant de la victime. Ce certificat constituera une preuve de poids dans un dossier éventuel.
Enfin, la victime peut aller voir un avocat qui l’aidera à constituer un dossier convaincant, ainsi qu’à rédiger une lettre adressée au chef d’entreprise. Cette lettre en recommandé fera prendre connaissance au patron de l’état mental de son salarié, et il sera ainsi tenu d’intervenir (comme pour les DP). Un autre élément externe est l’inspecteur du travail, qui doit vérifier la légalité des activités de l’entreprise, et notamment l’application de article L1152-1 mentionné en début d’article.
Conclusion
Il existe une myriade de possibilités afin d’aider un salarié à surmonter une situation de harcèlement. Cependant, la victime se trouve souvent dans un état d’esprit où elle se pense seule contre tous : le coupable de harcèlement aura fait en sorte que cet isolement soit ressenti par elle de manière pérenne.
C’est pourquoi un chef d’entreprise, ou un N+1 par exemple, doit toujours être à l’affut des tensions cachées, et ne pas avoir peur d’être inquisiteur. Les problèmes dissimulés peuvent s’envenimer, et parfois déboucher sur des procédures judiciaires longues et couteuses, ou encore pire : des suicides. La victime doit ressentir qu’elle évolue dans un monde bienveillant, prêt à l’aider : les collègues, les médecins, les pouvoirs juridiques, et vous même, le supérieur hiérarchique